Vous voulez référencer votre site web pour gagner en visibilité sur Google. Soit. Mais à quel prix ? Allons-nous tous tuer la langue française pour quelques places sur les moteurs de recherche ?
L’algorithme de Google a ses raisons que l’orthographe ne connaît pas. Autrement dit, quand il s’agit de remonter sur des requêtes d’utilisateurs qui font des fautes d’orthographe, la préconisation serait de faire des fautes. Est-ce vraiment la solution ? Est-ce que le référencement va dicter notre façon d’écrire (mal) ?
Pourquoi prendre en compte les fautes d'orthographe dans le référencement de son site ?
Le référencement web, c’est un peu la loi de l’offre et de la demande. D’un côté, des utilisateurs recherchent une information. De l’autre, des sites web donnent une information (et accessoirement essaient de vendre des trucs !). Le moteur de recherche fait l’intermédiaire. Le but, donc, pour les sites web, est de positionner sur ses pages, à des endroits stratégiques, les termes qui sont recherchés par les utilisateurs, pour gagner des places sur les moteurs de recherche.
Or, parfois, les utilisateurs font des fautes. Soit ils ne savent pas écrire un mot, soit il font des fautes de frappe. Google en corrige certaines, mais pas forcément toutes. Et quand le business repose sur le référencement de son site, il devient urgent de gagner des places. Et donc de positionner des requêtes comprenant des fautes d’orthographe dans ses pages.
Techniques pour référencer des fautes d'orthographe
Cependant vous allez me dire, et vous aurez raison : ce n’est quand même pas très propre de faire des fautes exprès. On va perdre en crédibilité auprès de ses lecteurs. Olivier Andrieu, dans sa bible Réussir son référencement web, donne quelques pistes, pour le faire habilement :
- positionner la faute dans la balise ALT des images ou dans l’URL de la page
- rédiger des commentaires comprenant la faute d’orthographe
- faire un article du type « comment les visiteurs sont arrivés sur le site » pour placer la requête erronée,…
Toutes ces techniques sont valables quand le mot-clé comprenant la faute apporte un trafic relativement faible. En effet, on placera uniquement le mot-clé à certains endroits qui ont peu d’importance, sans optimiser la page entière sur ce mot-clé en particulier. Comment fait-on, alors, quand on a vraiment besoin d’optimiser ce mot comprenant une faute ?
Quand la faute d'orthographe est impossible à éviter
Sacro-saint Google fera-t-il un jour sa loi sur la langue ?
Et c’est là que le serpent se mord la queue. Les utilisateurs font des fautes sur Google, donc les référenceurs et les gérants de sites web font des fautes sur leur site. Les lecteurs enregistrent, consciemment ou pas, ces fautes dans leur esprit, ce qui les amènera à faire de plus en plus de fois cette faute. Et je prédis que, comme l’usage fait changer les choses, Google amènera un jour Le Robert à changer ses positions, que ce soit sur ce mot-là ou sur un autre.
Vous comprendrez que je n’ai pas la réponse à ces questions. Et que ces interrogations ont plutôt tendance à me désoler. Et même si je suis toujours d’avis que la langue ne doit pas être enfermée dans une cage dorée mais au contraire vivre avec son temps et les gens qui la parlent, que ce soit un algorithme qui dicte son évolution me donne, quelque peu, envie de pleurer.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Comment traitez-vous ces fautes ? Je suis curieuse d’avoir vos avis… C’est juste en-dessous, dans les commentaires !
4 réponses à “Fautes et référencement : Google va-t-il tuer l’orthographe ?”
Bonjour Marine,
Pour mon site Web de chambres d’hôtes, j’ai pris le parti de ne pas mettre de fautes d’orthographe dans mes mots clé, j’en ai placé quelques unes dans les balises ALT de mes images. Je privilégie la qualité de la lecture et du contenu, par respect pour ceux qui me lisent.
Dans quelques années (mois ?) nous ne poserons sans doute plus ces questions avec la recherche vocale qui modifiera radicalement notre manière de chercher une information sur le net.
Il y a du pain sur la planche pour les référenceurs web !
C’est également un parti que je prends dans mon travail : la qualité avant tout ! Et en effet, la recherche vocale va bien changer les choses (mais Google affichera-t-il les requêtes avec ou sans faute d’orthographe ? That is the question 😉 ). Merci pour ce commentaire Emmanuelle !
Bonjour Marine,
merci pour cet article, je vois que d’autres se posent les mêmes questions que moi !
Pour ma part, j’évite au maximum de disséminer des fautes d’orthographe dans mes mots-clés comme dans mes textes. Question d’image de marque, mais aussi de respect pour la langue et pour les lecteurs.
Ma démarche est un peu militante. Je me dis que ce qui fonctionne dans un sens (les utilisateurs «impriment» les fautes quand ils les lisent), marchera sans doute dans l’autre sens, et donc rédiger correctement (en utilisant les bonnes orthographes) aura un impact – aussi faible soit-il – sur le niveau d’orthographe des lecteurs, ce qui au final fera baisser le nombre de recherches erronées sur les moteurs de recherche. Cela donnera aussi un signal à Google sur ce qui est l’orthographe correcte. Il assimilera (grâce au Deep Learning) ce qu’est la bonne orthographe et sera capable de la corriger, et pourquoi pas un jour de «récompenser» les sites qui rédigent correctement (c’est peut-être déjà le cas, qui sait ?). C’est une pensée utopiste, peut-être, mais si tous les rédacteurs allaient dans ce sens (ce que j’ai lu dans les autres commentaires me donne de l’espoir), il n’est pas impossible que les choses évoluent positivement.
Deuxièmement, Google tend à comprendre de mieux en mieux le sens des requêtes, les variantes orthographiques (singulier/pluriel, masculin/féminin) et à corriger de plus en plus précisément leur mauvaise orthographe, ou tout du moins à proposer une orthographe qui lui semblerait plus juste. Nous pourrons bientôt voir les résultats de l’algorithme BERT sur la langue française (mis en place spécifiquement pour le français fin 2019). Là encore, les bonnes pratiques de la langue en sortiraient gagnantes.
Enfin, comme il l’a déjà été souligné, la recherche vocale va changer la donne, et une requête dictée à son smartphone sera interprétée en version texte par le moteur. Charge à lui de retranscrire dans la bonne orthographe, ce que ne manquera pas de s’imposer comme règle la firme californienne.
SL.
Bonjour,
Je ne possède pas de site, mais comme vous, je suis affligé par la multiplication des fautes de français sur ces derniers et par le fait que Google nous « force » à les faire pour que nos recherches aboutissent. Exemple, aujourd’hui j’ai tapé « A-t-on le droit… » (la bonne orthographe) et Google me conseille : Essayez avec cette orthographe « A-t’on le droit… ». Effrayant !